Publié le 13/04/2015

Les résultats pour la France de la 3ème édition de l’enquête Eurotrak 2015 ont été présentés en avant-première au Congrès de l’Unsaf, qui a fermé ses portes dimanche 12 avril. Depuis 2012, le taux d’équipement a grimpé de +12% et la satisfaction des porteurs s’est améliorée de 4 points. Cependant, des freins persistent, notamment ceux du coût et du manque d’informations du public mais aussi du corps médical.

 

 

 

L’étude, réalisée par anovum auprès d’environ 15 000 Français, montre que 9,3% de la population déclarent une perte auditive et que 34,1% des personnes concernées sont appareillées (contre 30,4% en 2012). Par ailleurs, 70% des personnes appareillées le sont en binaural, contre 66% en 2012. «Rappelons qu’en 2012 , en Grande-Bretagne ou en Norvège, où le reste à charge pour le patient est nul, les taux d’équipement étaient de 41,1% et 42,5%. Le taux d’équipement français est donc élevé eu égard au contexte national de faible remboursement obligatoire et complémentaire», commentent l’Unsaf et France Presbyacousie.

 
Plus de 8 appareillés sur 10 sont satisfaits

 
Selon l’enquête Eurotrak, 84% des appareillés sont satisfaits, contre 80% en 2012. La France double cette année la Suisse, qui affiche un taux de satisfaction de 81%. Près de 8 appareillés sur 10 déclarent aujourd’hui que leur équipement fonctionne comme espéré ou mieux et 90% de ceux qui sont en activité reconnaissent son utilité au travail. Notons également que le taux de satisfaction est supérieur chez les porteurs d’appareils neufs et ceux qui portent leur aide auditive plus de 8 heures par jour. «Aujourd’hui, l’efficacité des solutions que nous proposons et la qualité de leur mise en œuvre par les audioprothésistes ne peuvent plus être discutées», se réjouit Luis Godinho, président de l’Unsaf. Effectivement, 96% des utilisateurs déclarent que les aides auditives améliorent au moins occasionnellement la qualité de vie. Les impacts positifs et significatifs les plus cités sont une communication plus efficace, l’amélioration de la vie sociale, de la capacité à participer à des activités de groupe, des relations à la maison et du sens de l’indépendance.

 
Le coût, première raison du non appareillage

 
Malgré ces bons résultats, les freins à l’appareillage persistent. Celui de l’importance du reste à charge est le plus cité, par 76% des personnes interrogées (elle est même LA raison d’une non acquisition pour 60%). Suivent, quasiment ex-aequo, «des priorités plus importantes» et «l’opinion négative de l’ORL» pour 6 sondés sur 10. Bruno Frachet, président de France Presbyacousie, reconnaît que «l’ORL est certainement lourdement impliqué dans le sous équipement» mais que, s’il est nécessaire de former les prescripteurs, les audioprothésistes doivent aussi s’efforcer de les informer des résultats de l’appareillage de chaque patient.

 

 

 

Luis Godinho, qui regrette également le retard des ORL dans la connaissance des répercussions des troubles auditifs non pris en charge, souligne quant à lui que le «sous remboursement dans notre pays pose vraiment problème» alors que «lutter contre les troubles auditifs, c’est combattre l’installation de nombreuses pathologies dont le coût pour la collectivité est sans commune mesure avec le coût de l’équipement auditif. Eurotrak met en lumière les qualités de notre parcours de soin de l’audition (généraliste, ORL, audioprothésiste, orthophoniste) grâce auquel les personnes malentendantes voient leur qualité de vie sensiblement améliorée. Est posée à nouveau la question de l’important reste à charge lié au faible remboursement obligatoire et complémentaire», insiste-t-il.

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