Publié le 26/06/2015

Six mois après le rachat de Siemens Audiologie, Pascal Boulud, président de Sivantos France, dresse un premier bilan et livre son point de vue sans concession sur les grands sujets qui agitent le secteur, notamment les opérations d’intégration verticale et les stratégies des Ocam. Extraits de son interview à paraître dans le prochain numéro de L’Ouïe Magazine.

 

En janvier, Siemens Audiologie est devenue Sivantos, qui totalise à ce jour 5 mois d’activité. Les opportunités attendues sont-elles au rendez-vous ?

Le nouveau groupe est constitué de 100% des activités de Siemens Audiologie : les usines, les brevets, les contrats, les 5000 collaborateurs et la marque, que nous utilisons jusqu’à nouvel ordre. Ce rachat nous permettra de bénéficier pleinement de l’embellie à venir du secteur. En tant que pure player, nous nous focalisons à 100% sur les attentes de nos clients, pour leur apporter des solutions efficaces et fiables. En revanche, je le répète, nous n’avons pas de projet dans la distribution.

 

Quel regard portez-vous sur les opérations de verticalisation, la dernière connue étant le rachat d’Audika par William Demant ?

Cette opération va au-delà de l’intégration d’Audika : il semble que ce soit aussi l’officialisation d’opérations de verticalisation déjà initiées, ce qui a le mérite de clarifier les choses. A mes yeux, cette dynamique manque de substance. N’est-ce pas une fuite en avant purement boursière ? Dans tous les cas, je reste opposé à l’intégration verticale.

 

Avec ces opérations, les fabricants sécurisent leur accès au marché. Mais côté audioprothésistes, ne sont-elles pas aussi un moyen de se protéger contre un avenir incertain ?

C’est faux ! J’entends un discours scandaleux, selon lequel la croissance du secteur serait menacée par les Ocam, le discount ou les assistants d’écoute. C’est une grande opération de manipulation lancée par certains. Je dis aux audioprothésistes : n’ayons pas peur ! Le marché devrait progresser d’au moins 10% par an jusqu’en 2020 ! Bien sûr, les plateformes d’Ocam, le discount et l’intensification de la concurrence auront un impact : la croissance de CA sera probablement moins importante que la croissance constatée en volume. Mais, avec plus d’un million d’aides auditives prévues sur le marché français en 2020, tous les indicateurs sont au vert.

 

Kalivia Audio a organisé un appel d’offres auprès des fabricants pour son nouveau réseau. Santéclair fera de même, avec l’intention de référencer un nombre limité de fournisseurs. Comment réagissez-vous à ces procédés ?

Les plateformes des Ocam peuvent nous questionner, nous consulter, nous poser toutes les questions qu’elles veulent, pour ma part, je ne répondrai qu’à celles qui respectent strictement la loi relative à la distribution de nos produits, c’est-à-dire des appareils électroniques correcteurs de surdité, et la confidentialité qui régit les contrats nous liant à nos clients.

 

Comment résumer la stratégie de Siemens aujourd’hui ?

On soutient nos clients, avec des produits innovants, des services, des opérations de marketing direct. Siemens se concentre sur les distributeurs libres. Nous ne rachetons pas nos clients, il nous faut donc les séduire.

 

Retrouvez l’intégralité de cette interview dans le prochain numéro de L’Ouïe Magazine.

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