Publié le 23/10/2018

En réaction à l’avis (consultatif) de la HAS sur les nouvelles modalités de prise en charge des audioprothèses, le président du Snorl a exprimé son inquiétude à l’idée que la primo-prescription ne soit pas réservée aux ORLs.

 

En réponse à notre consœur  du Quotidien du médecin, Nils Morel, le président du syndicat national des médecins spécialisés en ORL et chirurgie cervico-faciale (Snorl), considère « primordial que les ORLs gardent la première prescription des aides auditives ». Cette exclusivité a été introduite dans l’avis avant-projet concernant le ”100 % santé” en audio – causant certains remous dans la communauté médicale – mais la Haute autorité de santé recommande de revenir sur ce point, arguant de la baisse prévisible du nombre de médecins ORL dans les années qui viennent. Le Dr Nils Morel identifie un « risque de dérive d’un système où l’aide auditive devient un enjeu économique majeur ». Si les spécialistes n’étaient pas les seuls habilités à prescrire les appareils aux primo-accédants, il en résulterait deux écueils, selon lui: une augmentation des coûts liée au nombre de prescriptions ou renouvellements et une incertitude pour les patients, exposés à des prescriptions « non conformes ». En effet, la commission spécialisée dans les dispositifs médicaux de la HAS a indiqué dans son avis plusieurs précisions ou compléments quant aux tests (notamment supraliminaires) devant être effectués avant prescription et prise en charge des appareils. La logique implicite de son raisonnement est que tout médecin doit être autorisé à prescrire à partir du moment où il dispose des équipements nécessaires pour réaliser un diagnostic complet. Le président du Snorl émet les plus vives réserves sur ce point : « La prise en charge de l’hypoacousie repose sur un bilan médical exhaustif, scientifiquement validé et reproductible, souligne le médecin. Or là, la commission recommande une audiométrie dans le bruit, alors que cet examen n’est pas validé en langue française ! […] De plus, le matériel pour réaliser ce genre d’examens demande 15 000 à 20 000 euros d’investissement, c’est énorme pour un généraliste, juste pour quelques examens. »

La question de la primo-prescription sera in fine tranchée par le gouvernement au moment de la modification effective du Code de la sécurité sociale pour y intégrer toutes les nouvelles règles de prise en charge des audioprothèses.

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